Bonsoir à tous,
Voici venu le temps des adieux. C’est toujours avec beaucoup d’émotions que je salue ceux qui ont été mes compagnons au Volontariat durant ces 8 semaines passées à Pondichéry.
Mohana tout d’abord avec qui j’ai travaillé chaque matin pour la traduction : au total, j’aurai traduit avec son aide, 223 lettres d’enfants pour leurs parrain/marraine qu’ils soient de France ou de Belgique. Mohana m’a aidée également, ainsi que Sarala pour que je puisse réaliser les prises de vue des enfants parrainés par le Comité de Paris : au total je n’aurai pu prendre la photo que de 147 enfants car il est parfois difficile de les joindre, surtout en cette période de l’année où ils sont en pleine révision pour les examens.
Les travailleurs sociaux : Sarala, Banumathi que je voyais chaque jour. Mohen Raj toujours prêt à rendre service et à me guider pour aller dans les bons magasins, lorsque j’avais besoin d’acheter quelque chose pour les enfants. Nous sommes émues de se quitter mais il y a la perspective de se revoir dans 10 mois !
J’en profite pour saluer ici leur travail au quotidien, ils ont parfois à traiter des cas difficiles avec les enfants, les parents, ou la proche famille quand les parents sont décédés…. et puis surtout ils accueillent - toujours avec le sourire -, les délégations de parrains/marraines des différents comités de France ou de Belgique, et qui peuvent parfois être exigeants.
Enfin, Lilly, la responsable du Home Souriya, avec ses 35 garçons dont elle a la responsabilité 24h/24 (hormis le temps scolaire).
Souriya est un centre pour les garçons des rues : Pondichéry a vu croître le nombre d’enfants des rues, avec ou sans parents, en proie à tous les dangers : prostitution, vols, alcool, drogues, …. Les premiers pensionnaires de ce centre étaient tous récupérés dans la rue. Aujourd’hui, certains viennent de familles en difficultés qui se sont tournées vers le Volontariat pour éviter que leur garçon ne finisse sur le trottoir avec tout ce que ça implique.
Cette jolie bâtisse, au centre ville de Pondichéry, juste à côté de la Basilique du Sacré Coeur accueille depuis 2002, une trentaine de garçons. Aujourd’hui ils sont 35. De 10 à 18 ans et parfois plus, ils y vivent et suivent une scolarité, ou pour les plus marqués d’entre eux, suivent un apprentissage professionnel. Lilly assure une présence au quotidien avec l’appui de Paul Antony et de Vignesh (un ancien de Souriya), pour permettre un travail d’accompagnement spécifique et patient avec chaque enfant : apprentissage d’un cadre et d’un rythme de vie, d’un rythme scolaire, d’un métier.. Avec fermeté, bienveillance et tendresse ils arrivent à faire comprendre à ces jeunes, que s’ils veulent avoir une vie à eux, il est indispensable d’apprendre le respect, de bien suivre leurs études et d’apprendre un métier. La semaine dernière, alors que j’étais au Home Souriya pour remettre les tee-shirts, un des jeunes garçons a eu la confirmation de son embauche dans une entreprise de télécommunication après avoir passé son diplôme. C’est une grande fierté pour Lilly de pouvoir mener ces garçons jusqu’à leur autonomie. Ce soir, les garçons de Souriya m’ont offert des dessins pour me remercier. Ils sont adorables.
Je reviens sur les parrainages. Les enfants parrainés qui ont l’âge d’être scolarisés en primaire, sont placés dans des écoles publiques ou privées. Les parents peuvent choisir l’école de leurs enfants, mais le Volontariat a établi un plafond pour le remboursement des frais de scolarité pour éviter que les parents ne décident d’une école privée chère, le prix n’étant pas un gage de qualité. Généralement les écoles du Gouvernement sont privilégiées car la qualité de l’enseignement s’est nettement améliorée, sinon ce sont des écoles privées conventionnées.
Suivis tout au long de leur scolarité, les enfants bénéficient d’un large éventail de services : scolarisation, soutien scolaire, activités extra-scolaires, soins médicaux, soins dentaires, accès à l’informatique et éventuellement apprentissage. Chaque enfant reçoit un sac à dos ainsi que toutes ses fournitures scolaires du Volontariat, les cahiers étant fabriqués sur place.
A la fin des études secondaires (10e année) sanctionnées par un examen, les jeunes peuvent s’orienter vers des études supérieures, générales, spécifiques ou techniques. Les études coûtent souvent très cher, comme la médecine par exemple, aussi les travailleurs sociaux orientent les enfants selon leurs capacités. Bien souvent le coût de ces études dépasse largement ce que verse le parrain de l’enfant. Si celui-ci ne peut pas prendre en charge son étudiant filleul, le Volontariat prend en charge une partie des frais et fait appels aux comités pour le complément du financement.
Les jeunes qui sont trop en difficultés pour suivre un cursus scolaire normal, sont orientés par le Volontariat comme apprentis vers la section de menuiserie Liège, l’atelier de menuiserie, ou vers un apprentissage chez un professionnel à l’extérieur du Volontariat.
J’ai eu la chance lors de mon séjour de faire aboutir deux nouveaux parrainages et j’en suis très heureuse. Je suis certaine que c’est une belle relation qui va se construire entre ces deux nouvelles familles.
Vous comprenez probablement mieux maintenant que je vous ai expliqué tout ça l’émotion de quitter ces personnes, ces enfants, ces lieux.
Demain c’est le départ pour une nouvelle étape de ce séjour en Asie. Je vais découvrir le Vietnam du Sud au Nord : Ho Chi Minh/Saïgon, Hoi An, Ninh Binh, île de Cat Ba, Hanoï….
Je vous dis à très bientôt